Parution : Sefy Hendler, Florian Métral, Philippe Morel (eds), La Renaissance des origines. Commencement, genèse et création dans l’art des XVe et XVIe siècles, Turnhout, Brepols, 2022

Dans l’histoire occidentale, la première modernité n’est pas seulement l’âge de l’« Humanisme », des « génies » de l’art, des « Grandes découvertes » et de la « Révolution scientifique », elle marque aussi l’avènement d’une réflexion inédite sur les origines, où les individus se prennent à imaginer et à réinventer les commencements pour mieux penser un présent qui ne cesse de se reconfigurer.

Cette Renaissance des origines se nourrit des divers mythes et croyances cosmogoniques et anthropogoniques, mais aussi des généalogies symboliques du pouvoir qui, se multipliant dans toute l’Europe, témoignent de l’investissement politique du temps originel. Pour les artistes – dont les productions furent les principaux agents de cette réflexion –, la figuration des origines apparaît inséparable des mythes de naissance de l’art et de la mise en scène du travail artistique.

Voir ou revoir la Renaissance à la lumière des origines – du monde, de l’humanité, de la polis et de l’art –, telle est l’ambition de ce volume qui réunit les contributions de spécialistes en sciences humaines – histoire de l’art, histoire, géographie, littérature ou philosophie –, intervenus à l’occasion du colloque La Renaissance des origines qui s’est tenu en juin 2018 à l’Université de Tel Aviv et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

PARTIE INTRODUCTIVE

Sefy Hendler, Florian Métral et Philippe Morel, « À l’origine des origines. Une introduction »
Frank Lestringant, « Renaissance des origines (In memoriam Michel Jeanneret) »
Michel Jeanneret, « La renaissance de la création »

I. COSMOGONIE ET ANTHROPOGONIE

Philippe Morel, « Figurer le chaos à la Renaissance »
Angèle Tence, « Aux origines des anges. Création et chute angéliques dans la peinture de la Renaissance, de la fin du XV^e siècle aux premières décennies du XVI^e siècle »
Florian Métral, « Post tenebras lux. Représenter la séparation originelle du monde »
Frank Lestringant, « La Création du monde selon Du Bartas et les poèmes cosmogoniques à la fin du XVIe siècle »
Guillaume Cassegrain, « L’origine animale. À propos de la Création des Animaux de Paolo Uccello »
Susanna Gambino-Longo, « Imaginaire primitiviste et fondation de nouveaux savoirs : l’évocation de l’humanité primitive dans les œuvres philosophiques d’Alessandro Piccolomini »

II. ORIGINES SPIRITUELLES ET GÉNÉALOGIES DU POUVOIR

Anne-Laure Imbert, « “À chercher comme on fait la source des grands fleuves…”. La figuration de la genèse érémitique du monachisme dans deux Thébaïdes de Fra Angelico »
Flavia Buzzetta, « Métamorphose spirituelle et nature originaire : la notion de palingénésie humaine chez les cabbalistes chrétiens de la Renaissance »
Elli Doulkaridou, « Sanctifier le temps, le monde et l’humanité. Figures des origines dans les Heures Farnèse »
Henri de Riedmatten, « De la fabrique des origines : la figure de Lucrèce à Rome autour de 1500 »
Etienne Bourdon, « Une lecture politico-religieuse des origines de la France à la Renaissance : la Tenture de l’Histoire des Gaules (Beauvais, vers 1530) »

III. LA GENÈSE DU TRAVAIL ARTISTIQUE

Jérémie Koering, « Germination : des origines végétales du processus artistique à la Renaissance »
Thalia Allington-Wood, « Violent Generation and Geologic Origins in the Sacro Bosco at Bomarzo »
Juliette Ferdinand, « Un art dénué d’artifice ? Les œuvres de Bernard Palissy et la quête des origines, entre ambiguïtés esthétiques et revendications religieuses »
Claudia La Malfa, « On the Composition of the World, Vasari and the Arretine Vases, and on the Origin of Donatello’s Schiacciato »
Sefy Hendler, « Entre tenebre et luce : la création de l’image de Michel-Ange »
Chiara Franceschini, « Captive Origins. Giorgio Vasari’s Tavola della Concezione as a Manifesto for Artistic Success »

EPILOGUE
Stéphane Toussaint, « Eros à l’origine de l’art »

Source