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Conférences de Luis Pérez-Oramas, Professeur invité de l’EHESS, Paris, du 20 mai au 2 juin 2025

Luis Perez-Oramas

Ecrivain et poète, docteur en Histoire de l’Art (EHESS, París, 1994),
Commissaire en chef de la Trigésime Biénale Internationale d’Art de São Paulo (2012),
Commissaire d’Art Latino américain au Museé d’Art Moderne de New York (2003-2017),
Luis Pérez-Oramas a enseigné l’Histoire et la Théorie de l’art modernes à l’Université de Haute Bretagne (Rennes 2) et á l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Nantes,
ainsi comme à l’Université Centrale du Vénézuéla et à l’Institut Universitaire d’Etudes Supérieures en Arts Plástiques Armando Reverón (Caracas).
Auteur de nombreaux catalogues sur l’art moderne, il a publié 6 recueils avec ses essais, plus récemment (In)actualidad de la pintura y vericuetos dela imagen (Pre-textos, Valencia, 2022).
Il est l’auteur de sept réceuils de poésie, plus récemment Animal Vesperal (Valencia, Pretextos, 2022).

Professeur invité de l’EHESS, sur proposition de Giovanni Careri (CRAL – CEHTA) et de Pierre Antoine Fabre (Césor) , Luis Perez-Oramas  sera présent à Paris du 20 mai au 22 juin 2025.

CONFÉRENCES DE LUIS PEREZ- ORAMAS

Esquisses pour une histoire accidentelle de l’art

Quatre séances sur l’art moderne en Amérique Latine. Modernité résiduelle et figurabilité survivante

Souvent l’histoire de l’art moderne en Amérique Latine a été décrite en termes d’analogies de dépendance, soit en fonction des implantations locales d’une modernité “universelle”, soit comme inversion hétérotopique des avant-gardes historiques. Ces deux modèles ont échoué à rendre compte des cas qui échappent aux filiations chronologiques où l’on peut déceler des survivances figurales synaptiques, sans connexion avec les notions de dérivation généalogique, ou des déformations antithétiques des formes modernes. Plus que d’une histoire de l’art moderne en Amérique Latine, il s’agira pendant ces quatre séances de considérer des cas-limites où la généalogie, l’historiographie des dépendances et des implantations s’écrase dans son propre silence. Est-il question de penser une histoire de l’art au-delà du modèle généalogique ? Une théorie des figurabilités comme errances figurales, déchronographiantes, achroniques ? Une histoire des “sauts” plutôt que des “évolutions” ? Un modèle autrement “organique” de l’historicité de l’œuvre d’art – de son agir dans l’histoire – imaginée selon une métaphore tirée de la description de la nature subatomique (quantique) plutôt que du paradigme des corps macro-organiques ? Quelques références conceptuelles – quelques images – conduiront ces réflexions : celles du “duende” (Lorca) et du “espontáneo” (Bergamín), celles de la relation, et du Tout-Monde comme démesure et Chaos-monde (Glissant), des incommensurabilités non-Euclidiennes (Lyotard), celle du “Jadis” survivant (Quignard), enfin celle fondamentale du “súbito absoluto” (Lezama Lima).

Image “reptile” : pour une histoire accidentelle de l’art

Dans le cadre du séminaire de Giovanni Careri  – « Trois objets théoriques »

  • 20 mai 2025 / 10h-12h salle Benjamin – INHA

Suite à un accident d’attribution, doublé d’une erreur d’algorithme, opposer au modèle “albertien” de la peinture comme embrassement d’une image spéculaire (dans la fable d’Écho et Narcisse érigée comme image théorique par Alberti) celle d’une fusion corporelle, serpentine, fluide, dissimulée, hermaphrodite (tirée de la fable de Salmacis et Hermès Aphrodite). Proposer l’une comme régulatrice d’un régime des figures, l’autre comme régulatrice du régime des figurabilités : figures en transition, en errance, en stéresis.

Image “subite” : Mandylion-Malevitch

Dans le cadre du séminaire de Pierre Antoine Fabre – « Pratiques spirituelles, régimes discursifs et rapports sociaux »

  • 26 mai 2025 /  12h30 – 14h30 salle 3-10 – Centre des colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers

Les champs de l’abstraction comme champs de survivance : une histoire des potentialités figurales.  Carré Noir et image-tache (acheiropoietique) dans le tissu, visage absolu, “reste” de la mimésis occidentale. Carré noir comme défigure de la Vera icone : “Transfiguration-défiguration, l’espacement noir de la figurabilité, de l’instance figurale en imminence d’excès ou de défaut” (Louis Marin). Malevitch-Oiticica (Retour de la terre à la terre), Piero-Soto (Rotación, 1952) : Achèvement-Comble et des-oeuvrement (katargein) des apories humanistes de la représentation : présence privative du figurable.

Image “duende” : Abaporú-Manet et Ninfa cannibale

Dans le cadre du séminaire de Giovanni Careri  – « Trois objets théoriques »

  • 27 mai 2025  / 10h-12h salle Benjamin – INHA

L’image emblématique de la haute modernité brésilienne est Abaporu, figure principale du tableau de Tarsila do Amaral et image-griffe du manifeste anthropophagique signé par Oswald de Andrade en 1929. Abaporu est la déformation (l’engramme dissemblable) de la Nymphe de Manet dans Le Déjeuner sur l’herbe. Figure asexuée, “ninfa hermaphrodite”  Image-miroir où le miroir se brise. Nachleben du moderne et image-duende : les mystères grecques sautant jusqu’au sambodrome. Code : Parangolé-Botticelli.

Image “quanta” : pour une théorie des champs de figurabilité

Dans le cadre du séminaire séminaire « Collectif Renaissance »

  • 2 juin 2025 / 18h -20h, salle Vasari – INHA

Surgissement non-généalogique et “súbito absoluto” (Lezama Lima), “jadis” (Quignard) déchirant et déchronographiant le tissu de la temporalité. Figures intensives et extensives, “transformatio energetica”, “amplitude de transition” et “entanglement” figural : émergence et incertitude du figurable. Et si la figurabilité était plutôt un “champs” au sens des “champs” électromagnétique, ou gravitationnel ? Et si l’énergie du figurable “pliait” le temps-espace, produisant des “sauts” ? Heisenberg (Matrix) – Warburg (Atlas) : une histoire de l’art selon des “tabulae” ? Et si au lieu de la vie des organismes, c’était celle des particules ce qui pourrait servir à imaginer une histoire de l’art où les formes (potentielles, émergentes, figurables, surgissantes, revenantes) ne suivent pas des “trajectoires définies” mais agissent dans une temporalité désorientée ?

Source


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Fiammetta Campagnoli (17 mai 2025). Conférences de Luis Pérez-Oramas, Professeur invité de l’EHESS, Paris, du 20 mai au 2 juin 2025. Collectif d'Historiens de l'Art de la Renaissance. Consulté le 14 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13zcf


Fiammetta Campagnoli

Fiammetta Campagnoli est docteure en histoire de l'art moderne à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches se concentrent sur la perception et sur la réception de la spatialité de l’image mariale au XVe et au XVIe siècle.

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